Inutile de préciser que Michel Carlin est un passionné de jazz. La plupart de ses toiles hurlent cette musique aux racines d’espoir, aux fruits amers de novation. Il y a dans chaque composition toute l’âcreté du réel, la révolte contre l’habitude cohabitant par la rupture ou connivence avec les plages « cool » de chorus aux longs aplats uniformes et lisses comme les cordes sous l’archet de Mingus. Allant de la simplicité et jusqu’au dépouillement, Michel Carlin ne vise pas à la démonstration mais au témoignage. Entre l’œil ouvert sur le monde et celui du lecteur de la toile, un long et douloureux cheminement à travers les embûches du sentiment. Puis cette pâte est régurgitée avec force et passion. Michel Carlin est simple et vrai. Sa peinture en atteste dans ce qu’elle garde de fort et d’insaisissable. Et si nous cédons à l’angoisse devant ses ocres et ses bruns, ses blancs et ses noirs agencés dans un chaos essoufflant, c’est qu’il crie trop fort pour que nous puissions faire semblant de ne pas entendre »
José LENZINI